LE CONTEXTE

Face à l’essor et à la complexité des phénomènes de radicalisation et d’extrémisme violents et aux limites de la réponse sécuritaire, il existe un consensus croissant parmi les expert·e·s et les pouvoirs publics pour souligner l’importance de la prévention primaire, secondaire et tertiaire. Faisant suite à l’examen de la Stratégie mondiale antiterroriste des Nations unies, le rapport du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, publié par le Secrétaire général des Nations Unies en 2016, a réaffirmé la nécessité de renforcer les mesures préventives. Dans la décision du Rôle de l’UNESCO dans la promotion de l’éducation comme outil de prévention de l’extrémisme violent en 2015, le Conseil exécutif de l’UNESCO soulignait lui aussi le rôle central de l’éducation et la nécessité d’une pédagogie sociale qui encourage la réflexivité et la pensée critique dans la prévention de l’extrémisme violent chez les jeunes. Enfin, à l’occasion du XVIe Sommet de la Francophonie en 2016, les chefs d’État et de gouvernement ont adopté une résolution sur la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents pouvant conduire au terrorisme.

 

(Crédit: Michel Caron, Université de Sherbrooke)

 

Au Canada comme ailleurs, on assiste à un accroissement des besoins et des initiatives locales en prévention, sensibilisation, formation et intervention au sein de la société et des communautés de pratique. Or, on constate encore souvent un manque de connaissances, de données probantes et d’outils concernant les pratiques en prévention de la LRV, ce qui soulève des questions réelles compte tenu des risques associés à des actions contre-productives et des sources limitées de financement. Dans ce contexte, l’un des enjeux prioritaires réside dans le développement de la recherche, fondée sur des données probantes, et l’échange de connaissances et de bonnes pratiques au niveau national et international. Cela permettra de mieux comprendre les mécanismes et les processus qui expliquent le succès ou l’échec des interventions, de guider la politique publique, de renforcer les capacités des intervenants clé, d’améliorer l’efficacité des programmes et de renforcer la résilience de nos sociétés face à la radicalisation et à l’extrémisme violent.

MA CHAIRE EN 3 MINUTES

LES MISSIONS ET OBJECTIFS DE LA CHAIRE

 

Créée à l’automne 2017, la Chaire a pour mission principale d’agir à titre de pôle d’excellence afin de développer, partager et valoriser la recherche et les actions en matière de prévention primaire, secondaire et tertiaire de la radicalisation et de l’extrémisme violents. Elle assure une collaboration étroite entre les chercheur·euse·s et les communautés de pratique dans une perspective comparée, pluridisciplinaire et nord-sud. La Chaire se fixe notamment les objectifs suivants :

 

  • Identifier, mettre en réseau et améliorer la coopération entre les pôles et structures d’expertise et les communautés de pratique en matière de prévention de la radicalisation, au Canada et à l’international ;
  • Assurer un haut niveau d’expertise et mettre sur pied des programmes innovants en recherche-action, ainsi que des modèles fondés sur des données probantes et les meilleures pratiques, afin d’orienter les politiques publiques et programmes en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents aux niveaux local, national et international ;
  • Appuyer le renforcement des capacités des intervenants clés, en particulier dans les milieux de la recherche, scolaire et communautaire, et incluant Internet ;
  • Assurer la sensibilisation, la visibilité et le transfert des connaissances auprès du public et des médias.