Analyse de contenus radicaux et extrémistes sur les réseaux socionumériques au Québec et au Canada

La Chaire a mis sur pied une équipe de veille constituée en permanence d’une douzaine de personnes étudiantes embauchées à temps partiel afin de développer ses capacités d’observation, de collecte de données et d’analyse qualitative au sein des écosystèmes extrémistes et radicaux et de répondre à son objectif de formation étudiante. Cette veille produit des notes de breffage hebdomadaires, ainsi que des présentations mensuelles devant des partenaires ministériels, afin de les informer des dynamiques d’intérêt en cours pour leurs ministères.

De plus, la Chaire mène un projet qui vise à analyser les contenus en ligne liés à la radicalisation et à l’extrémisme sur les médias sociaux au Québec et au Canada. Il porte notamment sur :

1) L’identification des influences internationales (ex. : France) dans la diffusion d’idées extrémistes ;

2) La typologie des idéologies extrémistes (droite et gauche radicales) circulant au Canada;

3) L’analyse des sources premières de désinformation et des modes de diffusion organique de contenus extrémistes.

Le projet contribue au renforcement des capacités analytiques, à la mobilisation des connaissances, ainsi qu’au développement d’outils pour la détection d’incidents extrémistes potentiellement viraux.

Ce projet est en partenariat avec l’Université McGill et le Media Ecosystem Observatory (49 752,96 $).

Écosystème de l’islamisme radical et du djihadisme

L’outil numérique est de plus en plus utilisé pour mener des offensives avec des moyens limités (récolte de fonds, recrutement de combattants ou encore investissement du cyberespace à des fins de propagande d’idées violentes et haineuses). Dans le cadre de la propagande des groupes djihadistes, quelles sont les techniques de manipulation utilisées ? Et comment lutter contre cette menace ? Ce projet vise à étudier et analyser l’infrastructure d’information des groupes djihadistes, leur présence et leurs communications en ligne ainsi que la propagande, conçue dans le but de recruter des combattants à l’étranger, et les risques de cette présence sur Internet pour la sécurité nationale des pays occidentaux.

Écosystème du nexus entre le Canada et les États-Unis

Le début du second mandat de Donald Trump a été marqué par la confirmation de tendances préexistantes en termes de liens entre les écosystèmes de droite radicale américains et canadiens, à savoir le rapprochement entre diverses tendances et plusieurs influenceurs. En outre, la rhétorique du 51e État a également approfondi certains de ces liens, et le dialogue entre ces deux écosystèmes. Ce projet vise ainsi à comprendre le développement des liens entre ces écosystèmes et l’impact sur la propagation de la désinformation, ainsi que la forme de ces récits. En outre, il vise aussi à comprendre comment ils participent à la dynamisation, en ligne et hors-ligne, de groupes radicaux et extrémistes, et la menace que ces groupes peuvent poser à terme, notamment en termes de coopération transfrontalière, de production de désinformation, et d’actions violentes.

Écosystème de gauche radicale au Canada

La Chaire souhaite développer une meilleure compréhension des mouvances extrémistes de gauche au Québec et au Canada. À cette fin, cette recherche a pour objectifs de ;

1) Cartographier les acteurs et les réseaux qui constituent l’écosystème de la gauche radicale au Canada ;

2) Créer une typologie des idéologies et discours qui le caractérisent ;

3) Comprendre les trajectoires et les facteurs de radicalisation de ses militants ;

4) Analyser leur rapport à la violence (légitimation, opposition, emploi, etc.) ;

5) Analyser les stratégies de communication utilisées par les acteurs de la gauche radicale. Ce projet est en partenariat et est financé par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH) (280 000 $).

Écosystème de droite radicale et anti-autorités

L’écosystème de droite radicale et anti-autorités continuera de faire l’objet de recherches compte tenu de son importance actuellement. La Chaire prépare d’ailleurs un rapport sur l’évolution de cet écosystème quatre ans après la fin officielle de la pandémie. Ce projet cherchera à comprendre la restructuration de cet écosystème en un écosystème de droite réactionnaire, et à analyser la place de la pandémie dans ses discours.

Titre du projet : « L’ÉVOLUTION DU MOUVEMENT CONSPIRATIONNISTE AU CANADA APRÈS LA PANDÉMIE »

Dans la foulée de la pandémie et la levée des mesures sanitaires, ce projet vise à analyser l’évolution au cours des dernières années du mouvement dit « conspirationniste » au Canada et au Québec. Or, maintenant que la pandémie est terminée et que les mesures sanitaires ont été levées, comment cet écosystème a-t-il évolué ? Des études précédentes montraient que les leaders de ce mouvement provenaient de divers milieux : extrême droite (45 %), alterscience (27 %), anti-gouvernement (20 %), religieux/spirituel (4 %) et QAnon (4 %), opérant via des plateformes numériques pour se coordonner et organiser des actions (Carignan et coll., 2022). La convergence d’acteurs idéologiquement variés a donné lieu à un écosystème protestataire articulé autour de la contestation des mesures sanitaires. Cette convergence d’acteurs aux profils idéologiques variés constituait d’ailleurs l’une des caractéristiques particulières de ce mouvement, souvent soulignée par les chercheurs (Farahmand et al. 2024 ; Meintel 2022 ; Morin et coll. 2025 ; Geoffroy et coll. 2022 ; Tanner et Campana 2022 ; Tremblay et Colin 2024). Trois objectifs principaux sont poursuivis dans le cadre de ce projet :

  1. Analyser la réorganisation de ces écosystèmes : Examiner si le conspirationnisme reste central, évaluer les tendances idéologiques actuelles, la persistance des alliances et l’influence des acteurs clés;
  2. Identifier l’émergence éventuelle de nouveaux thèmes et enjeux : Identifier l’apparition de nouveaux thèmes, adversaires ou cibles dans les discours conspirationnistes;
  3. Mesurer l’adhésion dans la population : Analyser la propagation des discours radicaux dans l’espace public et les positions des citoyens « ordinaires » face à ces idéologies.

Ce projet est en partenariat avec le Media Ecosystem Observatory de l’Univesité McGill et est financé par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH Développement Savoir) (67 432 $).

Misogynie violente et radicalisation : comprendre les motivations liées au genre

Ce projet cherche à identifier et comprendre la place des enjeux de genre dans différents écosystèmes extrémistes ainsi que comment ces enjeux circulent au sein et au-delà de ces écosystèmes :

1) Analyser comment les enjeux de genre peuvent être utilisés/instrumentalisés par différents acteurs ou groupes;

2) Questionner comment certains événements et débats peuvent être construits comme des enjeux de genre polarisants;

3) Interroger la circulation des discours dans le temps et les espaces (processus de mainstreaming ; continuum en ligne/hors-ligne).

Ce projet est en partenariat avec le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) et est financé par le Fonds de résilience communautaire de Sécurité publique Canada (45 000 $).