Un nouveau rapport intitulé «Contre-narratifs pour la prévention de la radicalisation violente : une revue systématique des interventions ciblées» a récemment été publié dans Campbell Systematic Reviews.
Dans le domaine de la recherche sur le terrorisme, la radicalisation violente des individus en vue de perpétrer des actes de terreur fait l’objet d’une enquête universitaire depuis un certain temps. Les chercheur·euse·s en sciences sociales se sont notamment intéressé·e·s au rôle des récits dans ce processus. Les récits ont la capacité de présenter une version socialement construite de la réalité qui sert l’intérêt du ou des narrateur·trice·s. Dans le contexte du terrorisme, en décrivant la violence comme un antidote viable aux vulnérabilités individuelles, les récits censés être utilisés à des fins de propagande ont le potentiel de contrecarrer les perceptions d’instrumentalité (une caractéristique clé de la radicalisation violente). Afin d’empêcher que cela ne se produise, les chercheur·euse·s et les praticien·ne·s de la lutte contre le terrorisme ont de plus en plus cherché à explorer le potentiel des contre-récits, des interventions ciblées qui remettent en question la ou les rationalisations de la violence présentées dans les récits dominants qui, à leur tour, reconstruisent l’histoire. Cependant, il existe un consensus écrasant, tant dans les sphères gouvernementales qu’universitaires, sur le fait que le concept de contre-récit est sous-développé et qu’il n’y a pas eu, à ce jour, de synthèse de son efficacité à cibler les résultats liés à la radicalisation violente.
L’objectif de cette étude était de fournir une synthèse de l’efficacité des contre-récits pour réduire le risque de radicalisation violente.
L’étude contribue à la littérature existante sur la prévention de la radicalisation violente, en soulignant le soin et la complexité nécessaires pour concevoir et évaluer des interventions basées sur les récits qui contrent directement les récits dominants existants. Les auteur·trice·s notent les défis que représente la conduite de recherches de haute qualité dans ce domaine, mais encouragent néanmoins les chercheur·euse·s à s’efforcer de faire preuve de rigueur expérimentale dans ces limites.
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