Dialogues extrêmes et résilience démocratique : Comprendre pour mieux agir

Ce projet cherche à comprendre le niveau de polarisation au sein de la population générale, ainsi qu’à étudier les initiatives de dialogue déjà entreprises afin de réduire ces polarisations. Le projet a pour objectif la mise en place des situations de dialogues entre individus polarisés et la constitution d’outils afin de recréer des espaces communs et, in fine, réduire les polarisations sociales. Ce projet permettra, à terme, d’améliorer la capacité de résilience démocratique ainsi que le dialogue démocratique au sein de nos sociétés, notamment dans un contexte de fortes tensions sur des sujets de société, tels que l’immigration, les questions de genre ou l’environnement. Ce projet est financé par le Fonds Nouvelles Frontières en Recherche (FNFR) et le Fonds de recherche du Québec (100 000 $).

Pour un partenariat chercheurs-vérificateurs : Outil pilote adapté pour lutter contre la désinformation en contexte de transition et d’élections

Réalisé en collaboration avec le laboratoire interdisciplinaire sur les risques et les crises (LIRIC) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le projet cherche à établir des collaborations avec les vérificateurs de faits de plusieurs pays d’Afrique et d’analyser les désordres informationnels en contexte d’instabilité politique, particulièrement les coups d’État au Sahel. Ce projet permettra ainsi de mieux identifier les défis et les structures des vérificateurs de faits, et d’améliorer leurs pratiques tout en renforçant les liens au sein de la francophonie.

Évaluation de différentes initiatives d’éducation aux médias, à l’information et à la pensée critique

Titre du projet « DANS QUELLE MESURE LES ENFANTS S’ENGAGENT-ILS DANS UNE ÉVALUATION CRITIQUE DES INFORMATIONS ET DES SOURCES SCIENTIFIQUES APRÈS UNE FORMATION AUX MÉDIAS DE L’INFORMATION ? »

Au Canada, comme ailleurs, nous sommes confrontés à la circulation virale de fausses nouvelles (fake news), un enjeu inquiétant pour les adultes, mais aussi pour les enfants, menaçant leur bien-être, la confiance dans le journalisme et la démocratie elle-même. Bien que l’approche dominante pour réduire la propagation des fausses nouvelles soit fondée sur des mesures juridiques et des innovations technologiques (p. ex. des applications de vérification automatique des faits), la formation et les interventions en matière d’éducation aux médias sont également des moyens de donner aux enfants des outils d’automatisation et de lutte contre les fausses nouvelles.

Toutefois, une récente recension des écrits scientifiques révèle un manque de données sur l’efficacité à court et à long terme des interventions éducatives en littératie de l’information. L’Agence Science-Presse qui couvre depuis plus de 40 ans l’actualité scientifique au Canada et à travers le monde, place au cœur de son mandat l’éducation aux médias scientifiques. Une formation a été développée spécifiquement pour le primaire dans le but d’expliquer le phénomène des fausses nouvelles scientifiques et d’outiller les enfants à éviter de les propager : « Départager le vrai du faux sur le Web ». Pour éclairer ses décisions, l’Agence Science-Presse a besoin de données sur lesquelles s’appuyer pour juger des effets durables de ses formations et trouver des moyens d’améliorer efficacement ses pratiques.

L’objectif général de la recherche est donc de déterminer dans quelle mesure les enfants s’engagent dans une évaluation critique des informations et des sources scientifiques après une formation sur les médias de l’information. Les objectifs spécifiques visent plus précisément à documenter a) à quelle fréquence et b) avec quelle spontanéité les enfants s’engagent dans une appréciation critique des informations et des sources scientifiques qu’ils consultent.

La méthodologie reposera sur une expérimentation contrôlée (devis quasi expérimental), une approche qui a déjà été utilisée dans le contexte de la lutte contre les fausses nouvelles, par exemple par Gimpel et coll. (2020), qui ont étudié l’impact de l’affichage d’articles connexes pour améliorer la détection des fausses nouvelles. La collecte des données sera réalisée auprès d’élèves du primaire ayant reçu ou non la formation sur les médias de l’information « Départager le vrai du faux sur le Web » de l’Agence Science-Presse. Les élèves seront ensuite invités à réaliser une tâche de détection de fausses nouvelles scientifiques et une tâche canular authentique. La tâche de détection de fausses nouvelles scientifiques a été développée lors d’un projet de recherche précédent. La tâche canular authentique permet quant à elle de vérifier l’effet de transfert et de rétention. Elle a déjà été validée auprès d’élèves de 5e année du primaire et sera traduite en français. Le canular vérifiera l’habileté à réaliser un examen critique de la fiabilité et crédibilité d’un site Internet présentant des informations scientifiques sur un animal en voie d’extinction en demandant par exemple aux élèves « Comment pouvez-vous savoir si ce site contient des informations exactes (ou vraies) ? ». Plusieurs écrits montrent que le niveau de littératie de l’information serait notamment un prédicteur de la capacité à identifier les fausses nouvelles de même que l’engagement citoyen. Ainsi, le partenariat permettra de franchir un pas supplémentaire à ce constat en mesurant les effets durables d’une intervention éducative visant justement à favoriser la littératie de l’information scientifique dès le primaire.

Ce projet est en partenariat avec l’Agence Science Presse et est financé par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH) (24 840 $).

Titre du projet : « ÉDUCATION AUX MÉDIAS ET À L’INFORMATION À L’ÉCOLE SECONDAIRE : ÉVALUATION DES FORMATIONS #30SECONDES AVANT D’Y CROIRE DU CQÉMI »

Dans un contexte où les fausses informations circulent plus rapidement que jamais et où la confiance des citoyens à l’égard des institutions publiques et des médias d’information est mise à l’épreuve, le développement de bonnes pratiques informationnelles est un enjeu démocratique fondamental. De nombreuses formations ont été mises en place ces dernières années afin de guider les jeunes dans leurs recherches d’information et leur exposition aux contenus d’actualité en ligne. Les formations #30secondes avant d’y croire, activité phare du Centre québécois d’éducation aux médias et à l’information (CQÉMI), sont données par des journalistes en milieu scolaire, du primaire à l’université, ainsi qu’aux adultes, notamment dans les bibliothèques publiques. Offertes depuis 2018 à près de 45 000 participant·es, elles constituent la plus vaste initiative en éducation aux médias et à l’information déployée au Québec en matière de désinformation. Ces formations, le plus souvent données à des élèves du secondaire, ont pour objectifs de favoriser la compréhension des mécanismes de la désinformation et ses différentes formes, d’appliquer des méthodes éprouvées de vérification de l’information et de faire connaître le métier de journaliste et les règles qui l’encadrent. Afin de combler un manque de connaissances quant à l’impact de ce type d’interventions éducatives, ce projet de recherche-action a pour objectif d’évaluer l’efficacité et la pertinence des formations #30secondes avant d’y croire pour le développement des compétences, connaissances et perceptions des apprenants relativement à leur consommation d’information en ligne. Une enquête mixte (recension documentaire ; entretiens semi-dirigés d’enseignant·es participant·es et de journalistes ; enquête auprès d’élèves du secondaire) permettra de fournir un bilan critique des formations ainsi que des pistes pour les adapter aux besoins émergents, voire pour développer de nouveaux outils dans les années à venir (un jeu ludo-éducatif est notamment en cours de développement et de déploiement). Les résultats de cette recherche scientifique permettront au CQÉMI de perfectionner et d’enrichir ses contenus et la portée de ses formations et activités de lutte contre la désinformation, en les appuyant sur l’évolution des connaissances en la matière et les besoins émergents du milieu éducatif au Québec. Ce projet est en partenariat avec le Fonds de recherche du Québec (FRQ) et le Centre québécois d’éducation aux médias et à l’information (CQÉMI) et est financé par le Programme de recherche sur la désinformation au Québec et le Fonds de recherche du Québec (82 550 $).

Communiquer publiquement nos recherches sur l’extrémisme : impacts, effets et conséquences sur les dynamiques de dialogue démocratique

Ce projet vise à analyser la façon dont les recherches sur l’extrémisme et les radicalités politiques impactent à la fois les communautés étudiées ainsi que les chercheurs travaillant sur ces questions. S’interroger sur la taxonomie utilisée, la construction de stigma, et la résonance des termes utilisés au sein de la recherche universitaire dans la sphère publique. Étudier la façon dont la recherche sur ces questions peut limiter la polarisation sociale, renforcer les bonnes pratiques de recherche, mais également donner des outils pour préciser la recherche sur les questions sensibles. Ce projet est en partenariat avec RAPS.

Étudier les sujets sensibles en contexte de polarisations : quels sont les risques professionnels et personnels pour les jeunes chercheur·euses ? Et comment y faire face ?

En partenariat avec le Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et l’Université du Québec à Montréal, la Chaire développe un projet sur les jeunes chercheurs et chercheuses qui travaillent sur des sujets sensibles et polarisés.

Les objectifs de ce projet pilote, mené au Québec, sont de : 1) faire émerger la voix et l’expérience des jeunes chercheur·euses travaillant sur les sujets sensibles ; 2) engager un dialogue entre jeunes chercheur·euses, professeur·es et praticien·nes cliniques afin de documenter ce phénomène et en faire ressortir les principaux enjeux ; et 3) dégager des pistes de réflexion et d’action, comme la mise en place de protocoles, afin de gérer les risques de différents types pour les chercheur·euses travaillant sur des sujets sensibles en contexte de polarisations.

Entre la haine et l’extrémisme violent : Tensions entre spécialisation et intégration dans l’intervention sociale et la prévention des violences sociopolitiques au Québec

Menée par le Pr Pablo Madriaza, cette recherche vise à examiner comment les relations synergiques entre ces deux types de violences sociopolitiques, c’est-à-dire le pôle extrémisme violent et le pôle associé aux actes basés sur la haine, sont abordées dans les interventions sociales au Québec. Plus précisément, cette recherche vise à :

1) Identifier les schémas cognitifs sur lesquels les intervenants s’appuient pour justifier une approche intégrée ou spécialisée de l’intervention sur ces violences sociopolitiques afin d’analyser les enjeux d’articulation et de tension entre ces deux approches. 2) Analyser les obstacles et les solutions apportées par les intervenants dans leur pratique routinière pour résoudre les problèmes d’articulation et de tension en ce qui concerne l’intégration ou la spécialisation des approches d’intervention sur ces violences sociopolitiques.

3) Proposer des recommandations à l’intention du milieu de la pratique en matière d’intégration ou de spécialisation des approches d’intervention sur ces violences sociopolitiques. Ce projet est en partenariat avec le FRQSC – Soutien à la recherche pour la relève professorale.

Étalonnage international des réponses gouvernementales aux discours, incidents et crimes haineux à caractère homophobe et transphobe et analyse de la perception des acteurs du terrain de ces mesures

Selon Statistiques Canada (2023), le nombre de crimes haineux ciblant une orientation sexuelle est en forte hausse comparé à 2019, passant de 269 à 423 en 2021. En outre, 77 % de ces crimes visaient notamment des personnes gaies et lesbiennes. Les polémiques sur le phénomène des drag-queens ou l’enseignement de la théorie du genre à l’école se développent en parallèle d’un contexte général d’augmentation du harcèlement en ligne de cette communauté (Dietzel et coll., 2023). En outre, la 1 Million March 4 Children et la présentation de législations anti-trans dans certaines provinces, démontrent une cristallisation identitaire autour de cet enjeu (Mason et Hamilton 2023). Le Plan d’action contre les discours haineux du Conseil québécois LGBT (2023) note une aggravation de la polarisation vis-à-vis de cette communauté et exprime un besoin de mieux identifier la désinformation visant la diversité sexuelle et de genre, de produire des outils pour contrer la désinformation en ligne, d’outiller les médias pour éviter le piège de cette désinformation et de développer des stratégies de prévention et de sensibilisation.

Ce projet s’intéresse aux réponses concrètes qui peuvent être apportées en termes de lutte contre la désinformation et les discours haineux et violents visant spécifiquement la communauté LGBTQ+ au Québec et au Canada. Il vise à analyser les politiques, programmes et cadres juridiques adoptés par différents gouvernements au Canada et à l’étranger ainsi que par certaines organisations internationales pour répondre aux discours, incidents et crimes haineux ciblant les personnes associées à la diversité sexuelle et de genre. L’objectif est d’établir un étalonnage international en documentant les pratiques et les contextes spécifiques de chaque pays étudié et en identifiant les avancées, lacunes et écueils des réponses gouvernementales ainsi que la perception de ces actions par les acteurs du terrain, afin d’éclairer une prise de décision par le gouvernement du Québec.

L’analyse portera, sans s’y restreindre, sur les mesures adoptées par différents pays, dont l’Australie, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, l’Irlande et le Royaume-Uni. Elle relèvera aussi les mesures adoptées par différentes organisations, dont l’Organisation des Nations unies, le Conseil de l’Europe, l’UNESCO et la Commission européenne. Ce projet est en partenariat avec le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie et est financé par le Secrétariat à la condition féminine (94 000 $).

PICYMS : Prévenir et intervenir sur le cyberharcèlement en milieu scolaire : facteurs de risque et de protection

Le développement des usages numériques chez les jeunes s’accompagne d’une augmentation des situations de cyberharcèlement en milieu scolaire, avec des conséquences importantes sur la santé mentale, le bien-être et la réussite des élèves. Le projet PICYMS vise à mieux comprendre les facteurs de risque et de protection associés à ces situations, afin de développer des stratégies d’intervention et de prévention adaptées aux établissements scolaires. S’appuyant sur une approche interdisciplinaire combinant psychologie sociale, psychologie clinique, sciences de l’éducation et psychologie du développement, le projet articule plusieurs volets : analyse des dynamiques psychosociales et des vulnérabilités individuelles, étude des représentations sociales du cyberharcèlement chez les élèves et les personnels éducatifs, et identification de leviers d’action pédagogiques. Les résultats attendus visent à fournir des recommandations concrètes aux établissements scolaires et aux équipes académiques pour améliorer la prévention et l’accompagnement des victimes. Ce projet est en partenariat avec le Rectorat de Rennes, Université Rennes 2, Université de Bretagne occidentale.

De la haine à l'espoir

Conçu en tenant compte des différents acteurs de la communauté, ce CLOM aborde de front les questions actuelles relatives à la haine et à la radicalisation.

Pendant ce cours en ligne, les participants pourront :

  • Explorer la dynamique de la haine, y compris les façons dont les gens sont manipulés pour ressentir et exprimer la haine.
  • Acquérir des stratégies pour renforcer la résilience à la haine par le dialogue.
  • Intégrer les meilleures pratiques d’utilisation des médias sociaux pour la défense des droits.
  • Analyser et développer des stratégies d’utilisation des médias sociaux pour renforcer la résilience dans différents secteurs.

Le CLOM contribuera à l’élaboration de politiques et à la prise de décisions parmi les responsables des politiques publiques, les dirigeants communautaires, les militants des droits des femmes et les établissements d’enseignement supérieur représentés par leurs organisations partenaires libanaises, notamment en aidant à créer des institutions plus compétentes et plus inclusives. Ce projet a été financé par Affaires mondiales Canada et Emploi et Développement social Canada.

Pédagogie sociale innovante

Ce projet mobilise des principes de pédagogie sociale fondés sur des données probantes afin de promouvoir une culture numérique critique et d’autonomiser les communautés marginalisées.

Le projet « Pédagogie sociale innovante pour redonner du pouvoir aux communautés autochtones et réduire les biais associés au genre et à la race » est financé par Emploi et Développement Social Canada (ESDC).

Ce projet se déroulera sur trois sites, à savoir Montréal, Chicoutimi et Edmonton, sur une période de trois ans. Le projet Someone (Université Concordia, Montréal), l’Université de l’Alberta et l’Université du Québec à Chicoutimi, ainsi que des partenaires communautaires, vont co-créer, adapter et évaluer quatre types d’interventions distinctes :

  • des ateliers interactifs
  • des documentaires et de multimédias
  • des cours en ligne
  • des documents d’orientation

La pédagogie sociale fait référence à la co-création inclusive et réflexive d’interventions et de stratégies visant à mieux faire entendre les voix des communautés marginalisées qui ont été minées par la discrimination systémique qui accompagne les hiérarchies de savoir et de pouvoir.

Contre Discours

Cette recherche, menée par Emmanuel Choquette, Ph.D., chercheur postdoctoral à la Chaire UNESCO PREV, vise à développer des outils de lutte contre la circulation des discours haineux et leurs effets négatifs sur les attitudes sociales et politiques, auprès des jeunes en particulier. L’étude est développée en trois axes, lesquels visent à répondre à trois questions principales :

  • Quelles sont les communautés et les catégories d’individus les plus susceptibles d’être ciblés par les discours de haine?
  • Quelle définition peut-on faire des concepts de « contre discours » ou de « contre narratif »?
  • Quelles sont les stratégies de communication les plus efficaces pour développer des « contre discours » efficaces?

La recherche vise ainsi à mettre sur pied une plateforme numérique multicontenue, notamment des capsules vidéos, des articles et des données portant sur la problématique des discours haineux, visant à informer et à sensibiliser les jeunes sur cet enjeu. À terme, nous souhaitons que cet outil circule dans les écoles secondaires et dans les établissements collégiaux.