Désinformation climatique

Titre du projet : « LA DÉSINFORMATION ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU QUÉBEC ET AU CANADA : ACTEURS, DISCOURS, ADHÉSION ET SOLUTIONS »

Le projet de recherche a pour objectif principal de mieux cerner comment la désinformation climatique en ligne se structure au pays, par provinces et dans diverses sous-populations et quelles peuvent être des solutions efficaces pour la contrer. Il inclut trois sous-objectifs spécifiques qui seront déclinés en trois volets méthodologiques :

1) Identifier et analyser les acteurs, les réseaux, ainsi que les discours et récits de la désinformation en lien avec le déni climatique au Québec ;

2) Mesurer l’adhésion de la population québécoise et canadienne à ces différents récits du déni climatique et les principaux facteurs de cette adhésion ;

3) Tester une piste de solution visant à réduire la sensibilité à la désinformation en appliquant la méthode de l’entretien motivationnel (EM), qui a fait ses preuves dans le contexte de l’hésitation vaccinale et insiste sur la préséance de l’écoute sur la réfutation.

Globalement, ce projet développera de nouvelles connaissances empiriques sur le phénomène de la désinformation climatique, améliorera notre compréhension et mobilisera ces connaissances de sorte à informer, à l’aide de méthodes mixtes, les actions des partenaires des milieux de pratique directement affectés par ces enjeux. Ainsi, ce projet permettra le renforcement des capacités des acteurs clés pour reconnaître et évaluer la prévalence de la désinformation en matière de changements climatiques, à savoir les organisations qui œuvrent dans le domaine, les médias, les gouvernements et la société civile. Ce renforcement se fera par la sensibilisation et la présentation des résultats auprès des différents acteurs clés, ce qui inclut une série de webinaires et d’ateliers de formation offerte aux partenaires concernés, des iconographies produites et diffusées grâce à une collaboration avec l’organisme La Science d’Abord. Cette formation aborde comment communiquer sur les changements climatiques et est menée en partenariat avec l’Association des communicateurs scientifiques du Québec ainsi qu’un balado produit en collaboration avec l’Agence Science-Presse.

Ce projet est en partenariat et est financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (77 000 $).

Informer et militer sans polariser, comment les communications publiques des groupes environnementaux peuvent-elles contribuer à réduire la désinformation et la radicalisation politique ?

Titre du projet « INFORMER ET MILITER SANS POLARISER, COMMENT LES COMMUNICATIONS PUBLIQUES DES GROUPES ENVIRONNEMENTAUX PEUVENT-ELLES CONTRIBUER À RÉDUIRE LA DÉSINFORMATION ET LA RADICALISATION POLITIQUE ? »

L’objectif de ce projet est de contribuer à ce que les organisations militantes soient mieux à même de faire face de manière constructive et stratégique à la désinformation et à la démagogie sur les réseaux sociaux. Nous inspirant des meilleures pratiques en la matière (communication de crise, communication en santé publique, dialogue démocratique, communication non polarisante, etc.), nous serons en mesure de faire un diagnostic des types de messages et des réactions qu’ils entraînent, et donc à coconstruire des pistes d’action et des stratégies de réponse propices aux utilisateurs qui diffusent de la désinformation et des propos radicaux. Ce projet est en partenariat avec RAPS et Équiterre.

Projet international sur les effets de la désinformation sur les controverses socio-scientifiques

Titre du projet : « À L’ÉCOLE DE L’INCERTITUDE : INTERROGER LES CONFLITS DE VÉRITÉS EN CONTEXTE SCOLAIRE AU QUÉBEC, EN BELGIQUE, EN FRANCE ET EN SUISSE »

Un précédent projet CRSH-Développement Savoir (DS) (Tremblay et coll., 2021-2023) a permis d’explorer l’imaginaire épistémique et politique de jeunes Québécois à travers l’analyse de leurs modalités de réception et d’adhésion, plutôt fluides, aux théories du complot dans le contexte de la Covid-19. Le présent projet vise à approfondir et à élargir ce projet initial au regard de l’objet d’étude et de son contexte, en réalisant une étude comparative des conceptions existentielles, épistémiques et sociales d’élèves et de leurs enseignants à propos de questions vives au Québec, en France, en Belgique et en Suisse. En effet, en dépit des valeurs et des politiques de laïcité favorisant l’ouverture à la diversité dans ces divers contextes nationaux, la confrontation des visions du monde autour de questions délicates génère souvent des conflits entre différentes rationalités ou régimes de vérité (p. ex. épistémique, symbolique, divin, etc.). C’est le cas, entre autres, des questions 1- de genre et d’orientation sexuelle, 2- de l’origine et de l’évolution du vivant et 3- de la vaccination retenues ici à titre illustratif, puisqu’elles se retrouvent dans les curricula des quatre pays à l’étude (éducation relative à la citoyenneté et sciences et technologie), traversent l’actualité et touchent donc les adolescent.e.s, tout comme leurs enseignant.e.s. Ces thèmes serviront de déclencheurs à la confrontation de différents régimes de vérité. Ce projet poursuit donc trois objectifs :

  • Décrire la compréhension que les élèves et les enseignant.e.s ont des thèmes choisis et les arguments étayant cette compréhension (régimes de vérité) ;
  • Analyser les modalités de négociation entre les différents régimes de vérité en classe et
  • Comparer les modèles éducatifs nationaux de traitement des conflits de vérité en vue d’éclairer les logiques de démarcation entre « savoir » et « non-savoir » à l’école.

Les retombées envisagées de ce projet sont doubles. D’une part, sur le plan scientifique, il s’agira de :

1) Porter un regard sur la pensée des jeunes (15-16 ans) et de leurs enseignant.e.s sur des thèmes controversés à propos desquels circulent des informations contradictoires puisées à différents registres de vérité (épistémiques, existentiels et sociaux);

2) Sur les modalités de traitement de ces conflits de vérité à l’école dans diverses sociétés laïques et francophones;

3) Resserrer les liens de collaboration d’un réseau de chercheur.e.s internationaux sur les controverses/conflits de vérité à l’école.

D’autre part, sur le plan social, il s’agit de :

1) Contribuer au développement professionnel des enseignant.e.s en leur offrant une occasion de réflexivité critique sur leurs propres pratiques d’enseignement des questions socialement vives – QSV ;

2) De mettre en valeur et mutualiser les stratégies pédagogiques et didactiques ainsi que les expertises implicites dans les différents contextes à l’étude sur les QSV.

Ce projet est en partenariat et est financé par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (CRSH) (300 894 $).

Projet international, en collaboration avec la France, sur les liens entre fiction et théories du complot dans l’espace public

Titre du projet : « FICTIONS ET IMAGINAIRES DU COMPLOT : REPRÉSENTATIONS SOCIALES, RÉCITS ET CROYANCES COLLECTIVES (CONSPIFIC) »

Le projet ConspiFic explore les croisements entre récits fictionnels et imaginaires conspirationnistes afin de mieux comprendre la construction des croyances collectives en contexte de désinformation. À travers une approche interdisciplinaire mobilisant la psychologie sociale, la littérature, la philosophie, la communication et les sciences de l’éducation, le projet analyse comment les récits de fiction et de pseudo-fait s’entrelacent et influencent les représentations sociales et les attitudes des individus face à l’information. Les travaux s’appuient sur une méthodologie mixte (analyses expérimentales, enquêtes, études de contenu, analyses littéraires) afin d’examiner les ressorts cognitifs, émotionnels et sociaux qui sous-tendent l’adhésion ou la réception de ces récits. Les résultats permettront de mieux cerner les mécanismes de diffusion des imaginaires complotistes et de concevoir des ressources éducatives et médiatiques adaptées, notamment par la création de contenus de vulgarisation (ex. : fiches thématiques, publications scientifiques, contenus numériques).

Ce projet est en partenariat avec l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Université Rennes 2, l’Université de Sherbrooke, l’Université de Lausanne, l’Université de Lorraine et l’Université Clermont-Auvergne

Projet sur l’écosystème désinformationnel et les médias alternatifs et leurs liens avec d’autres écosystèmes de désinformation à l’international

Titre du projet : « PORTRAIT DES MÉDIAS ALTERNATIFS AU CANADA ET DES IDÉOLOGIES PARTAGÉES PAR CES PLATEFORMES »

Au cours des dernières années, notre équipe a pu observer un écosystème de désinformation très présent au Québec, partageant plusieurs contenus avec la complosphère française, et qui agit selon diverses stratégies de communication et de mise en réseaux entre les influenceurs principaux (Carignan et Morin, 2022 ; Carignan et coll., 2021). Cet écosystème semble de plus en plus campé à droite idéologiquement (Bédard et coll., 2024). Parmi ces influenceurs, un certain nombre se présentent comme des journalistes professionnels ou « indépendants », décrivant leurs contenus, telle de l’information professionnelle et traitée sans biais, alors que, dans les faits, ces influenceurs ne répondent pas aux normes déontologiques de la profession journalistique. De plus, ils semblent sélectionner de l’information qui appuie leurs prises de positions politiques et idéologiques. Certains de ces médias alternatifs offrent même des formations à la relève journalistique, lui proposant d’appendre « vital journalistic skills around misinformation, disinformation, fact-checking and reporting on forbidden subjects » (Rebel News, 2024). Plusieurs de ces médias fonctionnent grâce à des stratégies de sociofinancement et à la vente d’articles promotionnels.

La vitesse à laquelle ces plateformes se développent, le public qu’elles rejoignent et leur prétention à agir de façon professionnelle qui suscitent la controverse, notamment lors de la dernière campagne électorale fédérale, nous poussent à développer un important projet qui permettra de mieux comprendre ce nouvel environnement qui devient clé pour obtenir un aperçu complet des sources d’information potentielles des citoyens canadiens. Le projet semble d’autant plus important qu’il coïncide avec certaines recommandations du rapport de la Commission Hogues sur l’ingérence étrangère, en particulier sur le volet de la désinformation.

Plus spécifiquement, cette étude permettra :

  • D’identifier les principaux médias alternatifs au Québec et au Canada ainsi que les influenceurs qui œuvrent sur ces plateformes ;
  • D’étudier la mise en réseaux des influenceurs et de ces médias afin de comprendre les relations entre ceux-ci ;
  • De brosser un portrait des principaux médias alternatifs canadiens et étrangers (États-Unis, France) consommés au pays ;
  • D’analyser les principaux sujets traités par ces médias et leur angle de traitement ;
  • De comprendre leurs stratégies de positionnement et de financement sur différentes plateformes.

Projet sur le rôle des radios parlées dans la circulation de la désinformation

Titre du projet : « PLACE À LA DÉSINFORMATION ? ANALYSE DU TRAITEMENT DES ÉLECTIONS AMÉRICAINES DE 2024 PAR LES RADIOS PARLÉES DE LA RÉGION DE QUÉBEC »

La désinformation et la mésinformation sont des enjeux majeurs en démocratie et un risque important pour nos sociétés (Horizons de politique Canada, 2024 ; Conseil des académies canadiennes, 2023). Dans le contexte des élections présidentielles américaines, ces réalités peuvent affecter la qualité du débat démocratique, la confiance dans les institutions et le comportement des électeurs. Elles sont exploitées à la fois par des acteurs nationaux, pour mobiliser leur base électorale et par des acteurs internationaux, pour déstabiliser la démocratie américaine. Il nous apparaît donc essentiel d’observer leur présence potentielle au sein des sources d’information des Québécois et Canadiens, et c’est pourquoi nous proposons d’analyser la façon dont les radios parlées de la région de Québec traitent des élections américaines de 2024 et si les fausses histoires, les rumeurs et les théories complotistes peuvent se glisser au sein des contenus diffusés par ces stations. Plus spécifiquement, cette étude permettra :

  • De comprendre comment quatre radios parlées de la région de Québec ont couvert la campagne électorale américaine de 2024 dans leurs émissions matinales (sujets traités, angles de traitement, type de journalisme, différences et similitudes selon les chaînes).
  • D’évaluer le traitement par ces radios parlées des fausses histoires, des rumeurs et des contenus conspirationnistes liés à l’élection américaine de 2024 (traitement factuel, partisan, biaisé, etc.).
  • De contribuer à une meilleure compréhension de la façon dont les radios parlées au Québec couvrent les sujets politiques et la campagne à la présidence de 2024.

Ce projet est en partenariat avec le Groupe de recherche en communication politique (GRCP).