Journée d’étude sur les discours conspirationnistes : organisée par Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents (UNESCO-PREV) et du Centre de recherche Société, droit et religion de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS). Coordination Alain Létourneau (professeur titulaire, FLSH) et Sylvana Al Baba Douaihy (professeure associée, UdeS/CERC)
6 décembre 2022 – Université de Sherbrooke, campus de Longueuil
Le conspirationnisme semble un phénomène d’épidémiologie sociale et communicationnelle. Par analogie en effet, il y a diffusion par cercles progressifs, en utilisant non pas la circulation de l’air et leurs équivalents, mais bien les médias, notamment sociaux, sans oublier évidemment les interactions personnelles, les dynamiques ayant été changées par la pandémie physique ces dernières années. Ces discours constituent et rassemblent des individus dans des sortes de bulles coupées de la vie sociale collective, des sous-groupes en rupture avec l’espace social partagé. À ce sujet la rupture est plus ou moins importante selon les cas. Aliénation de certains, pouvoirs des uns et contre-pouvoirs des autres viennent se disputer l’espace du vivre ensemble. Une théorisation doit à cet effet revenir sur les points de démarcations entre analyses valides et discours dépourvus d’assises argumentables sur les éventuelles conspirations, avec les problèmes stratégiques que cela pose dans l’interaction.
Les productions symboliques de ces groupes se diffusent dans les médias de masse, mais aussi beaucoup sur les réseaux sociaux, ce qui fait sans doute une caractéristique nouvelle de phénomènes anciens – qu’il suffise de penser au Protocole des Sages de Sion. Dans certains cas, les discours se présentent comme des savoirs alternatifs, venant suppléer aux traitements usuels en santé publique ; certains les qualifient de « théories » (conspiration theories). Les discours viennent alors offrir des contre-expertises éventuellement problématiques, car dépourvues de tout appui factuel ou argumentable. Dans d’autres cas, des velléités politiques accompagnent ces contre-pouvoirs de diffusion, mais incluant des ambitions plus vastes, dans un contexte remettant quelques fois complètement en question le cadre délibératif et démocratique habituel, ce qui a un potentiel violent et représente un enjeu de sécurité publique.
Dans le cadre d’une journée d’étude organisée par la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents (UNESCO-PREV) et du Centre de recherche Société, droit et religion de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS), les chercheurs, intervenants ou étudiants sont invités à faire état de leurs travaux et réflexions, autour de trois axes de recherche complémentaires :
- Le discours complotiste : enjeux épistémologiques, argumentatifs et rhétoriques
- Comment comprendre le complotisme au Québec ? Travaux récents de la chaire Unesco-Prev et du CEFIR
- Étude de cas sur certains recyclages de figures religieuses, entre QAnon et les nouveaux dualismes du mal et du bien radicaux
La date limite pour le dépôt de l’appel à communication est le 1er novembre 2022.
Les personnes intéressées à soumettre une communication sont invitées à nous faire parvenir, à l’adresse [email protected], les informations suivantes :
- Titre de la communication
- Nom, prénom, fonction, affiliation et courrier électronique de la personne
- Résumé de la communication (500 mots maximum)
- Indiquer dans quel axe s’insère la communication proposée
Article par UNESCO-PREV