L’incertitude et la peur sont des terreaux fertiles pour l’imagination. Face à la crise, les théories du complot et les fausses nouvelles abondent sur la Toile. Et leur popularité augmente en flèche. Faut-il s’inquiéter d’une pandémie d’infos toxiques?
Les canaux « identitaires » en sourdine
Pendant que ces porte-parole conspirationnistes cartonnent, les canaux plus « identitaires » qui avaient gagné en popularité pendant la crise des migrants du printemps 2017, sont plutôt en sourdine.
La page Facebook de La Meute, à titre d’exemple, partage depuis le début de la crise des contenus de médias grand public, avec des commentaires élogieux à l’égard du personnel de la santé. Justin Trudeau en prend pour son rhume, mais les propos sont loin d’être incendiaires.
« Le Québec et le gouvernement Legault ont montré énormément de leadership dans cette crise, et ça transcende les allégeances politiques », note le politologue Vivek Venkatesh, codirecteur de la Chaire de l’UNESCO sur la radicalisation et l’extrémisme violent. « La plupart des gens suivent le rang, parce que le message est transparent. Il y a très peu de place pour une distorsion des faits. »
C’est peut-être ce qui explique, selon M. Venkatesh, la montée en popularité des blogueurs conspirationnistes. « Ces gens tapent sur des informations qu’on ne peut ni prouver ni démentir. Si on parle de morts, ils veulent voir les corps. S’il n’y a pas de corps, ils n’y croient pas. C’est facile de créer une théorie du complot quand tu ne peux pas prouver le contraire. »
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