Notre partenaire, le Réseau des praticiens canadiens pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent, a publié la 2e version de sa revue systématique sur les résultats des programmes de prévention primaire et secondaire dans le domaine de la radicalisation. Voici des éléments de contexte ayant mené à ce travail de recherche.
Au cours des deux dernières décennies, on a assisté à une augmentation du nombre de groupes extrémistes, d’incidents, de crimes haineux et d’attaques visant des groupes raciaux, religieux, politiques ou des minorités de genre spécifiques. Ces attaques se sont également mondialisées. En réaction, des programmes de prévention ont été mis en œuvre à l’échelle mondiale.
Cet effort de lutte contre la radicalisation violente a entraîné une implication et des coûts accrus pour les institutions extérieures à la sécurité nationale, notamment les secteurs de la santé mentale et de l’éducation, ainsi que les systèmes juridiques et pénitentiaires. Même si la majeure partie de cette somme a été dirigée vers les agences de surveillance et de sécurité, certains fonds ont également été consacrés à des programmes visant à prévenir la radicalisation des populations vulnérables.
Bien que la rapidité avec laquelle ces programmes ont été élaborés et mis en œuvre soit louable, le délai limité a également laissé très peu de possibilités d’évaluer empiriquement leurs résultats positifs et négatifs. La question des effets iatrogènes ou négatifs est particulièrement importante pour les programmes de prévention, car ils sont ancrés dans des conflits idéologiques.
Actuellement, les praticiens s’appuient sur l’expertise locale et les résultats obtenus au cas par cas pour concevoir des programmes de prévention. Malgré les avantages évidents d’une réponse rapide, le déploiement de ces programmes en l’absence de preuves intégrées concernant les résultats, la transférabilité et les avantages pour les communautés, peut être contre-productif ou même entraîner des dommages plus importants pour les populations ciblées. Afin d’informer les décideurs politiques et les praticiens sur ce qui fonctionne vraiment, l’équipe du CPN-PREV a réalisé une revue systématique qui répond à de grandes interrogations en la matière. La co-titulaire Ghayda Hassan est celle qui a piloté ce travail.
Crédit photo : Réseau des praticiens canadiens pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent